La riposte (fin)
La riposte (fin)
Durant la visite de cette exposition, je me suis longuement arrêté sur trois petits tableaux sobrement encadrés "comme il se doit"
Trois œuvres signées Emile BERNARD.
Trois "modestes" phénoménaux tableaux datés 1887
Un an avant que Gauguin : le post-impressionniste qu'il n'était à l'époque, prenne conscience du rôle fondateur de la petite sensation que le jeune Emile BERNARD apportait à l'ART MODERNE.
Merci qui ? Merci René LE BIHAN.
Devant ces œuvres, point besoin de longs discours. Elles parlent d'elles-mêmes en dévoilant aux visiteurs la substance originelle et créatrice apportée au monde des Beaux-Arts par leur auteur : le synthétisme/cloisonnisme dans toute sa sobriété, totalement dépouillé.
La visite de l'exposition commence par la salle consacrée à la peinture ancienne.
Consacré à du beau monde : celle réservée aux Grands Peintres de la marine, aux fresques mythologiques etc.
Quel saisissant contraste de découvrir par la suite les discrets petits tableaux d'Emile BERNARD.
De l'ART NAÏF comme les images pieuses bretonnes des siècles précédents, comme les vitraux des chapelles du coin.
A ce moment-là, je me dis : Du Bernard, ce ne peut être de l'appât à touriste.
Ne serait-il pas vrai que pour le commun des mortels non initiés à l'art, pour les touristes de passage éclair, ces œuvres ne peuvent qu'être perçues que comme insignifiantes ?
Et pourtant vous êtes là devant la grandiose petite sensation du jeune Bernard, celle qui a bouleversé le destin du Grand Gauguin avant celui de l'histoire de l'Art tout entier.
Le bonheur, ça existe en Bretagne, même là où on l'attend le moins :
dans les prairies vertes de BERNARD par exemple.
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