Ni coupable, ni responsable.
En m'informant des nouvelles fraîches du coin dans les can'arts des coins-coins du coin, j'ai pris note que lors de la dernière réunion du conseil municipal pontavéniais, monsieur le maire avait déclaré que la commune n'était pas responsable de l'accident survenu cet été sur le viaduc.
Il nous informait également que les passagers du véhicule tombé de cet ouvrage d'art dans la rivière s'en étaient sortis heureusement sans trop de dommages.
Par contre, la victime collatérale de cet accident : Un habitant de Pont-Aven, y a laissé quelques plumes qui méritent bien que je prennent ma plume d'oie de l'Aven.
Dans une autre vie, il m'est parfois arrivé de devoir enquêter sur les raisons de l'origine de graves accidents de circulation.
Aujourd'hui, je n'a plus aucune compétence officielle en la matière mais tout de même.
Je suis surpris qu'aucun élu n'ait rappeler à Monsieur le maire que quelques semaines avant l'accident, des travaux de réfection de la chaussée du viaduc avaient été réalisés ! ! !
Par habitude, le sérieux expert judiciaire que j'étais, se demande donc s'il n'y a pas une raison de cause à effet dans le cas présent.
Ce viaduc fut construit au début du dernier siècle lors de construction de la ligne de chemin de fer à voie unique et étroite allant de Quimperlé à Concarneau.
L'exposition que j'avais présentée l'année dernière dans l'ancienne gare de Pont-Aven avait abordée son histoire.
L'emprise de cette ligne et ses ouvrages furent après l'abandon de l'exploitation de cette ligne cédés à la commune .
Le viaduc étant affecté la circulation des véhicules légers après que son tablier ait été élargi afin de créer d'étroits passages piétons en béton de chaque coté de l'espace roulant.
Ces dalles en béton accrochées au pont en granit ne pouvant supporter de lourdes charges, la chaussée fut délimitée par des bordures normalisées appelées "chasse-roues" d'une hauteur de 18 cm.
C'est d'ailleurs des bordures de ce calibre que les services des Ponts & chaussées exigeaient autrefois dans la réalisation des trottoirs urbains pour des raisons de sécurisation des piétons.
Cela dit, je viens d'observer que la chaussée du viaduc a été recouverte d'une "bi-couche d'imprégnation de bitume" (ce qui s'appelle dans le langage courant du goudronnage, à ne pas confondre avec de l'enrobage)
La règle de la technique employée exigeant, pour être durable, que la couche étalée ait au moins 5 cm d'épaisseur pour des circulations de véhicules légers.
Ce qui a pour conséquence directe que les effets de sécurisation offertes par les bordures hautes de 18 cm, se retrouve fragilisés.
La sécurité voulue se rapprochant dangereusement de celle des bordures normalisées dites basses de 12 cm de hauteur.
Des bordures basses occasionnellement franchissables par les véhicules ???
Ni coupable, ni responsable : On connait la musique, mais ce n'est pas à moi d'en déterminer le niveau.
C'est tout ce que j'ai à en dire, mais cela va me permettre de rebondir directement sur une autre affaire infiniment plus importante.
A suivre
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