1985

Publié le par chercheur d'histoires

1985

1985 : Année faste pour Pont-Aven, avec l'inauguration du nouveau musée municipal,

mais dramatique pour la très grande majorité des habitants à l'exception d'un petit clan de nantis.

Des auto-proclamés artistes peintres commencent à squatter "à prix d'or", les commerces de proximité du centre ville. Dès 1986, il est vendu plus de tableaux dans la cité que dans les 40 années précédentes. Très rapidement en rupture de stock, ces marchands de peinture sont obligés de produire industriellement de la marchandise.  ils vont donc devoir embaucher du personnel. Tout bénéfice pour Pont-Aven non ?

Les collectionneurs de tableaux de Pont-Aven seront ainsi accueillis dans les nouvelles Galeries d'Art par de charmantes hôtesses ... présentes de 10h à 20 h tous les jours, 7jours/7 et 12 mois/12, et, pour les mieux payées, au SMIC à mi-temps.

C'est comme cela que Pont-Aven inventa l'esclavage moderne.

Je me souviens de rencontrer l'une d'entre elles en pleurs dans la rue : une saisonnière non déclarée comme la plupart à cette époque, à qui un grand artiste du futur avait promis une commission sur les ventes des tableaux (2% en cas de règlement par chèque, 4% en cas de règlement en espèce) En fin de contrat des deux mois d'été elle avait gagnée 20 000 frs. A son départ, son employeur, pour règlement de tous comptes lui proposa non pas de l'argent mais de choisir deux tableaux de sa production. La pauvre, vivant en difficulté avec un enfant à charge ne s'y attendait pas, mais voilà, à Pont-Aven on ne discute pas avec un maître de la peinture.

Et pendant ce temps là, les loueurs de galeries se frottaient les mains.

---------------------------------------------------------------------------------






Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article