Un musée du bric-à-brac

Un musée du bric-à-brac

Accablant

J’ai toujours eu un faible pour l’art de l’affiche. En 1999 à Nizon, j’avais eu le plaisir de présenter une exposition d’exceptionnelles affiches « faites main » des peintres de  Pont-Aven des années 1960.

C’est toujours un plaisir pour moi de revoir les affiches de cette époque .

Certains d’entre vous se souviennent sans doute de celles éditées par le premier musée - celui des années 1960-1984 - particulièrement émouvantes à plus d’un titre; en particulier par leur sobriété et le contenu des expositions présentées. Je retrouve là : tout craché comme on dit, le Pont-Aven des anciens.

Durant la période suivante, le concept va évoluer : le format va quadrupler voir plus, avec introduction de la couleur, mais cette évolution n’est que dans l’esprit du temps et de l’évolution des techniques d’impressions. Le plus remarquable se découvre dans la recherche esthétique de l’image particulièrement réussie. Une affiche du musée de Pont-Aven restait reconnaissable entre toutes : c'est une signature.  On ne peut plus évoquer la sobriété antérieure mais la simplification reste omniprésente dans la conception de la maquette.

Elles sont « œuvres d’esprit ». L’essentiel est préservé.

Hélas, depuis peu, c’est la chute vertigineuse vers les bas-fonds de la médiocrité.

Je vais prendre pour exemple, le plus choquant pour tous ceux qui ont de sincères affinités avec l’esprit des lieux :

L’affiche placardée aux entrées de la commune.

C’est une horreur et pas seulement pour la médiocrité de son papier-support ou de son impression.

Un dessin de cette nature, mais c’est à se faire rejeter à l’examen d’entrée d’une école des beaux-arts.

Le touriste vient chercher ce que la PUB lui a promis : Du Gauguin bien sûr, mais aussi de larges aplats, des couleurs saturées, des cernes : de l’école de Pont-Aven.

Que rencontrent-ils aux entrées de la ville ? une pré-enseigne du musée flanquée d’un dessin insignifiant aux couleurs délavées et sans style bien défini.

Comme la signature de l’auteur a disparu sur l’affiche, qui reconnaîtrait qu’elle représente la pièce maîtresse du Musée ? : La signature de Gauguin ! 

Sans cette signature, le dessin reste ordinaire et sans intérêt, vous ne trouvez pas ?

Imaginez cette image affichée au même endroit, annonçant une brocante sur le port ?

Pensez-vous que cette idée soit suffisamment racoleuse pour être efficace et attirer le public ?. J’en doute très sérieusement.

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