Le dernier vernissage du musée

Publié le par chercheur d'histoires

Le dernier vernissage du musée

Il concerne une exposition d'œuvres du peintre méconnu Yves de Kerouallan.

Elle est certainement à découvrir , mais je n'ai rien à en dire, je n'y ai pas assisté.

Quoique !

Je lis dans l'annonce de presse cette petite remarque :

"L'exposition vise à montrer comment Yves de Kerouallan, influencé par l'école de Pont-Aven ..."

Catastrophe pour moi. Rien que de lire le terme "école de Pont-Aven" ou le nom "Gauguin" dans une annonce d'exposition, me dérange.

Aujourd'hui ils sont devenus les incontournables "mots de passe" nécessaires pour attiser la curiosité des amateurs d'art. Sans eux point de salut.

La prochaine exposition sera consacrée à une rétrospective des œuvres du peintre Robert BEVAN. Le mot de passe de l'annonce sera GAUGUIN, je vous le dis sans risque de me tromper.

Revenons à de Kerouallan. J'ai aperçu quelques images des œuvres exposées, diffusées dans la presse, sur l'affiche de l'événement (l'affiche représente généralement une pièce majeure ou significative de l'exposition) et dans le catalogue de l'expo.

Influencé par l'école de Pont-Aven ? je m'inscris en faux. Au premier coup d'œil je

retrouve dans ces images le style des peintres de Concarneau et leur école à eux : "l'école des concarnoiseries" : reconnaissable en général avec les filets bleus, le ciré jaune et les petits bateaux qui vont sur l'eau.

Un style qui n'a jamais ébranlé le monde des Beaux-Arts.

( j'évite toutefois de mettre Granchi-Taylor dans le même panier de crabes, et je ne suis certainement pas le seul) 

- A Pont-Aven, tout au contraire et sous l'influence première d'Emile BERNARD, quelques artistes ont appris à peindre non pas d'après nature, mais d'après l'idée qu'ils en avait retenue en la minimalisant dans son expression picturale. Une révolution qui marquera l'histoire de la peinture à tout jamais.

Il en résultat la création d'une centaine d'œuvres - tout au plus - pouvant être réunie

sous l'étiquetage  "Ecole de Pont Aven - Le Pouldu". 

Par la suite tout est rentré dans l'ordre, la plupart de "ces pestiférés" (expression que leurs homologues de la pension Gloanec leur affublèrent) reprirent leurs anciennes habitudes picturales classiques : celles que les peintres  de Concarneau n'ont jamais abandonnées.

- A Concarneau leur seule idée fut de peindre pour plaire au public. et ils ne s'en privèrent pas. Aujourd'hui encore ce style commercial fait un tabac dans les salles de ventes bretonnes.

En matière de style pictural, Pont-Aven est aux antipodes de Concarneau. Aussi, inscrire de Kerouallan dans le sillage de l'école de Pont-Aven, ce n'est pas sérieux et s'apparente à du racollage de clientèle pour le musée.

Maintenant, chacun pense ce qu'il veut ... ou ce qu'il peut. Le principal n'est-il pas de pouvoir encore s'exprimer librement en matière d'art à Pont-Aven ?

Je pose la question car j'observe que depuis quelques années, cette liberté est de plus en plus menacée dans la cité.

Pour ne parler que de moi, du "fermes ta gueule vieux con" je l'entends régulièrement,

et je le lis tout autant sur ce blog ! 

 Cela me donne la satisfaction d'être encore utile à quelque chose.

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