Le week-end des fleurs fanées
Ce week-end Pont-Aven vivra sa grande dé-faite annuelle des fleurs d'ajonc fanées.
Cette fois ce ne sera pas en raison de la sécheresse que les joncs seront pelés.
Cette fête est annoncée par ses organisateurs comme la plus ancienne fête bretonne.
Les idiots, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Ouvrez donc et feuilletez les
livres.
SVP, écoutez les conseils que dame la soutane vous a donné dans son dernier bulletin
minicipal. (voir précédemment ici)
La fête est une très ancienne coutume en Bretagne. Chez les bretons de souche, tous les
prétextes : religieux ou autres, sont bons pour se divertir et s'enivrer jusqu'à plus soif.
Depuis au moins le XVIIIe siècle, le Grand Pardon de Pont-Aven est l'une
des plus importantes manifestations, à la fois religieuse et païenne, de la région.
En 1905, Botrel vient casser cette tradition en créant à Pont-Aven une nouvelle forme de
fête fondée sur le théâtre de rue s'inspirant des théâtres populaires bretons des XVIe et XVIIe siècles. Ces théâtres furent remis au goût du jour en
1897 à Ploujean près de Morlaix par le mouvement régionaliste auquel Botrel appartenait. (voir l'article que j'ai écrit à ce sujet dans le
testament des maudits de la secte du christ jaune)
Ce théâtre botrélien fut bien accueilli à Pont-Aven ... sauf par le curé.
Le Grand Pardon des Fleurs d'Ajonc créé par ledit barde
breton est une rupture avec la tradition. Elle n'est pas sans rappeler sur les marges, celle des années 1880 de la peinture avec le monde des beaux-arts que Pont-Aven doit à Emile BERNARD suivi
par GAUGUIN.
Aujourd'hui, la nommée fête des fleurs d'ajonc n'est plus que le pâle et honteux reflet
des fastes du théâtre de rue "folklorique" botrélien.
C'est à croire que l'ancienne ville des lumières n'abrite plus qu'une peuplade attardée. Ses anciens
esprits novateurs se seraient-ils fondus dans l'oisiveté du tourisme de masse ?
J'en suis convaincu.
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