Ouf ! elle est sauvée.
La maison GUEVEL, abandonnée dans un triste état depuis quelques
années, est enfin
en cours de rénovation, et, fait remarquable dans Pont-Aven, dans le respect de
son architecture initiale.
C’est Job Guevel, Maître verrier de son état, qui décida en 1948, de construire son atelier d’artiste* sur une petite portion de terrain située derrière le jardin public sur le port. Cet atelier correspond à la partie basse - mais surélevée pour répondre
aux exigences de son art - du bâtiment. En cours de travaux, il décide de surélever l’atelier pour y aménager son logement familial.
L’architecte, c’est lui. Il imagine et réalise sur les coteaux de Keramperchec un ouvrage d’art du pur style Art
Déco. Même si sa conception est un peu tardive dans l’histoire de cet art, elle est d’une remarquable
réussite.
Elle correspond à une page gravée dans la mémoire de la cité. La page de la famille Guevel : une famille
d’Artistes des années 1950 -1980 dans la cité des peintres.
Job Guevel est l’auteur de nombreux vitraux de chapelles et d’églises de la région.
Quelques anciens pontavenistes se souviennent certainement des paravents peints par son épouse
Léa (exposées chez Georges Le Dez dans les années 1980)
Marie Jo, la fille ; Michel, le fils ; ont poursuivi avec bonheur le chemin artistique de leur père mais loin de Pont-Aven.
* Un véritable : « Atelier d’Artiste ». Une définition
devenue mythique dans l’histoire locale mais hélas galvaudée depuis quelques années.
Les marchands de peintures n’exposent plus dans des galeries mais
dans des ateliers d’artistes. Ce serait paraît-il, plus flatteur et attirant aujourd’hui. C’est une référence aux grands
maîtres : une meilleure façon d’artsouiller les nigauds.
Jusqu’à il y a trois ans, Pont-Aven était fière de ces célèbres « ateliers d’artistes » du XIXe siècle,
de l’ancien Hôtel Julia. Ils ont été débaptisés par des crétins qui leur ont attribué le nom de « verrières »
Quel nom horrible. Ils en ont de plus profité - la bêtise n’a pas de limite - pour remplacer les boiseries d’origine
par des verrières en alu.
---------------------------------------------------------------------------------------------Je ne peux pas m’empêcher
d’avoir une petite pensée finale pour le futur projet de musée.
Il concerne directement ces ateliers d’artistes (les verrières) car ils vont
disparaître.
Ce projet aurait pu avoir un intérêt : le seul . Celui de rétablir sur la façade du bâtiment
« les grandes baies en bois » des deux niveaux d’ateliers
d’origine (les baies n’ont été préservées que sur un seul
étage). Ces deux niveaux marquaient et symbolisaient le poids du pictural dans la vie de Pont-Aven en fin du XIXe siècle.
C’est raté : le banal projet adopté par les élus ignore totalement cet aspect historique du bâtiment.
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