Pont-Aven, la révolutionnaire !
Non je ne délire pas. Je parle d'un temps que vous ne pouvez connaître : 1789 et des
poussières.
En 1790, Pont-Aven devient commune et chef-lieu de canton.
Hilaire-Pierre DESCOURBES, avocat et républicain convaincu, fut élu maire de la
commune
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En 1835, l'écrivain breton Fréminville écrivait à son sujet :
Depuis la révolution, le citoyen Decourbes, homme de mérite, aimable et plein d'intelligence, remplit
les places principales de cette commune, dans laquelle il a su maintenir jusqu'à présent l'ordre et la paix, malgré les efforts qu'on a faits pour les détruire et le corrompre.
A la descente de quelques émigrés, et de trois mille paysans sortis de Quiberon, Pont-Aven fut un
moment en leur pouvoir. ( il fait référence au débarquement des chouans à Nevez et leur
occupation de Pont-Aven en juillet 1795)
Quand cette descente eut lieu, un habitant de Pont-Aven, sommé de crier vive le roi,
ou d'être fusillé, préféra mourir que de proférer ce cri. Jusqu'au dernier moment, il ne cessa de crier vive la République.
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Ce premier maire avait pour frère : Vincent Julien DESCOURBES. Comme son frère, il est
républicain et partisan de la Révolution.
Extrait d'un rapport de Pellerin, vicaire constitutionnel de Brest, ayant suivi les événements ci dessous
relatés :
Le trois prairial de l'an deux de la République une et indivisible, Vincent Julien Descourbes, agé de 45 ans, homme de loi, natif de Pont-Aven, est arrêté par une troupe de
montagnards (qui de Paris imposent leur dictature), et traduit devant le tribunal
révolutionnaire de Brest, tout comme 29 autres fédéralistes girondins du Finistère
: 8 membres du directoire et 22 membres du Conseil Général du
Département.
26 seront condamnés à la guillotine. Le 22 mai 1794, ils seront exécutés, la
tête tranchée au sabre par un bourreau au bonnet rouge. Louis Alexandre Expilly, évêque constitutionnel du Finistère, sera exécuté le dernier.
Vincent Julien Descourbes, sera l'un des épargnés et retrouvera rapidement un
poste de premier juge au tribunal de Quimperlé. Il aura bénéficié d'une défense soutenue par son frère et tous ses amis du district de Quimperlé dont l'écrivain CAMBRY.
( cet événement est longuement relaté dans l'un des ouvrages de Bertrand
Quéinec)
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Autre événement marquant :
le 20 novembre 1800, l'assassinat de l'Evêque constitutionnel AUDREIN , par une
équipe de chouans dirigée par Charles-François LE CAT,le premier secrétaire de mairie de Pont-Aven, reconnu pour ses antécédents de bon républicain et qui, pour des raisons restées inexpliquées, va se convertir et rejoindre les
royalistes.
Condamné à mort le 28 décembre 1801, Il fut guillotiné le 30 décembre suivant.
(sources Bertrand Queinec)
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