J'ai osé
J'ai osé adresser à la presse bretonne (journaux, FR3 et radio-bleue) une lettre ouverte dont voici la
teneur :
-------------------------------------- Ici on vous dit tout --------------------------
Le musée de Pont-Aven
Vous avez répondu aux sollicitations des dirigeants de Pont-Aven en publiant un article sur leur projet d’aménagement d’un nouveau musée local.
Je suis désolé de le dire si brutalement, mais vous être tombé, les yeux fermés comme tous les médias régionaux, dans un piège.
En effet, ce projet n’est que le rêve commun et totalement insensé de Mme le maire et de son acolyte : la
nouvelle conservatrice du musée actuel. Ce rêve n’est soutenu que par une petite cour de figurants passifs non représentatifs d’une population qui
commence à se poser bien des questions inquiétantes et légitimes sur l’avenir du pays. Je me fais ici le porte- paroles de ceux qui, de plus en plus nombreux, s’inquiètent de la
situation.
Je reconnais volontiers que « l’être bicéphale » qui
vous a contacté mène à la perfection auprès des médias, sa campagne de propagande «mensongère à bien des égards » de cet inquiétant
projet.
En ce qui me concerne, je dirais que mes préoccupations me portent à penser que, si le tournage du film « les galettes de P.A. »
c’est du passé, celui de « la grande illusion » est en cours de tournage dans la ville.
Le projet n’a été l’objet d’aucune étude préalable. Elle ne résulte d’aucune réflexion sur le sujet, d’aucune concertation après des principaux concernés :
les habitants. Il repose exclusivement sur un postulat : « Pont-Aven est au centre du monde – et son corollaire -
Son musée rayonne sur la terre entière »
Derrière le panneau dans lequel vous êtes tombé, il y a l’envers du décor : On
n’y découvre qu’un champs de ruines. Je prends pour exemples l’état de dégradation extrême
par faute d’entretien, de l’hôtel de Ville (il n’y a pas d’autre exemple de mairie dans cet état en Bretagne). Quel est le bâtiment public qui présente
la plus grande dangerosité pour ses visiteurs dans tout l’ouest de la France (et plus) ? Les pathétiques ruines du manoir de
Rustéphan, Le joyau architectural local, ouvertes à tous vents et totalement abandonnées, comme un vulgaire tas de cailloux, par la
municipalité.
Derrière la vantardise d’un décor de rêve, tout est désolation dans cette commune. Les comptes publics sont sur le
bord de la déconfiture. Son dynamiste commercial n’est plus qu’un lointain souvenir. Je ne pourrais parler d’activités artisanales, industrielles (la galette, restant l’unique prétexte –ranci- de la vantardise), que par la négative.
Vos interlocuteurs sont dans une posture de déni de la situation catastrophique du Pays, voilà la
réalité.
La commune est dangereusement vieillardissante. La notion de création d’emplois
valorisants est rayée du vocabulaire des municipalités successives depuis plus de 30 ans.
Mais, Pont-Aven a un ambitieux projet du nouveau musée (le précédent n’a que 25 ans !) qui n’aura pour effets positifs que d’assurer la carrière d’une seule
personne ; de satisfaire la vanité d’une autre ; et de permettre aux loueurs de galeries du centre historique de la ville de continuer à se remplir honteusement les poches sur le dos de
la population tout entière.
J’ai du vécu dans le pays. Il s’étale sur toute une vie (et je ne suis pas jeune). J’y ai des
attaches culturelles si fortes qu’elles me poussent à la révolte : cette correspondance en est la preuve, non ?.
Le monde entier connaît les conséquences dramatiques de l’éclatement des bulles : informatiques, immobilières
et financières de ces dernières années. Une bulle analogue- à la dimension de la commune - se forme aujourd’hui dans le domaine
culturel « touristique » à Pont-Aven. Vous y participez inconsciemment.
À bientôt peut-être, qui sait ?
Pont-Aven le 01 12 2010
Gérard BERTHELOM
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