le musée de la honte : paragraphe 2

Publié le par chercheur d'histoires

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Je fais ce que je peux pour me sortir le plus rapidement possible de ce guêpier.

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le musée de la honte : paragraphe 2 

---  GRIEF n° 2 : « Stationnement »  --------------------------------------

 

Notre recours hiérarchique était partiellement fondé sur l’absence de prise en compte dans le projet,

de la nécessité de création de places de stationnements tel que prévu à l’article UH 12 du PLU

M. le préfet répond à cette objection en ces termes :

« L’article UH 12 du règlement du PLU prévoit que les aires de stationnement doivent correspondre aux besoins et à la fréquentation des constructions et installations et être réalisées en dehors des voies publiques sur le terrain d’assiette de l’opération ou à proximité immédiate. Toutefois, ces dispositions s’appliques aux constructions neuves et ne sauraient concerner la restructuration des bâtiments existants situés dans le centre urbain »

Nous contestons fermement cette réponse car elle n’est pas conforme aux prescriptions relatées à l’Article UH 12. Du PLU

À savoir :

. Paragraphe n° 1

«  Des aires de stationnement correspondant aux besoins et à la fréquentation des constructions et installations à édifier ou à modifier : ces aires de stationnement doivent être réalisées en dehors des voies publiques sur le terrain d’assiette de l’opération ou à proximité immédiate. Elles ne devront pas apporter de gêne à la circulation générale »

Nous observerons que ces prescriptions ont d’une part un caractère général s’appliquant sur l’ensemble de la zone UH, et que d’autre part, elles portent sur l’ensemble des immeubles à édifier ou à modifier.

 

. Paragraphe n° 2 - 4e alinéa

Il est dit que :

« Pour les constructions nouvelles à vocation d’activités tertiaires autres que le commerce :

1 place par tranche de 40 m2 de SHON.

Toutefois, cette norme n’est pas applicable aux bâtiments publics et à ceux abritant des services d’intérêt général (enseignement, santé, maison de retraite …) Pour ces bâtiments le nombre de places sera défini dans le respect du paragraphe 1 »

 

Ce paragraphe complète le premier en précisant le nombre de places de stationnement à réaliser eu égard à l’affectation des constructions nouvelles. Cependant, en ce qui concerne les constructions nouvelles abritant des services d’intérêt général, le nombre de places à réaliser sera défini dans le respect du paragraphe précédent.

 

---  Nos commentaires sur le sujet  --------------------------------------

Sachant que le projet est inclus dans le périmètre de la zone UH, et que ce projet porte

            1° Sur la restructuration d’une construction profondément modifiée.  

            2° Sur la construction d’une aile nouvelle :     

 

il s’avère incontestable que le paragraphe 1 de l’article UH 12 s’applique à l’ensemble du projet, et qu’en conséquence le permis de construire délivré est entaché d’une très grave irrégularité par manquement à l’obligation de création de places de stationnement sur le terrain de l’assiette de l’opération ou à proximité immédiate.

Cette obligation est d’autant plus justifiée que le centre ville de Pont-Aven manque déjà d’un nombre important de places publiques de stationnement pour retenir ou conforter une population en voie de disparition.

 

 Cette dernière réflexion nous porte en outre à prendre en considération :

 

            1° L’importance et le poids considérable du projet (doublement de la surface d’exposition du musée) par rapport à la faiblesse des capacités d’accueil et de stationnement du centre historique de la ville. 

           

            2° L’étroitesse reconnue de la Grand’Place. Un constat rappelé régulièrement dans les règlements d’urbanismes  de la commune.

            Exemple de ce constat :

            Voir le PLU article D 10 : La ville : le noyau ancien

            « L’étroitesse du site, coincé entre les versants escarpés de la vallée, a dicté la composition d’un tissus urbain dense et resserré »

            Il est à noter que le centre ville ne dispose pas d’espace aménageable en parkings (à moins d’imaginer de recouvrir la rivière !)

 

. Sachant de surcroît que le projet approuvé vise à « déplacer le musée dans l’hôtel de ville et la mairie dans l’ancien musée »

. Sachant enfin que le but non avoué des dirigeants de la CCA est d’augmenter le flot des touristes « de passage éclair » dans la ville,

 

Le projet d’agrandissement du musée en ce lieu « sacré » transformera un peu plus le centre de la ville : déjà gravement dépeuplé, en une zone totalement inhabitable.

 

Nous allons insister sur ce point de stationnement qui paraît sans doute aux auteurs du projet comme anodin au point de ne pas en tenir compte.  

Pour les membres de l’Association « Le Carré Long » (qui a pour objet statutaire : rappelons le : « la préoccupation des sites et des paysages »), c’est le point contestable majeur du projet qui : s’il se réalise, aura des conséquences tragiques dans de nombreux domaines sur le célèbre site historique du centre de la ville et plus particulièrement sur le modelage particulier et fragile de sa composition urbaine.

Il faut savoir qu’en 1999, le précédent maire de Pont-Aven avait opté pour un remodelage de cette placette. Le projet avait rencontré une farouche opposition de la population qui avait contraint la municipalité à le retirer.

Une pétition menée par l’association « Sauvegarde de Pont-Aven »  (nous étions membres du bureau de cette dernière) avait recueilli 1486 signatures pour une population : tous âges confondus, de moins de 2900 personnes.

Le principal grief concernait la disparition de l’indispensable et vitale fonction de retournement des véhicules de son unique Grande Place. Le problème se pose une nouvelle fois avec la délivrance de ce permis de construire.

 

. Sachant que la réalité qui s’impose est que le projet d’agrandissement du musée est indispensablement subordonné au remodelage de cette Grand-place historique de la cité des peintres,

. Que sa destination en stationnements affectés au musée, couplés à l’aménagement d’un parvis (piétons ou : gare routière ?) au droit de l’entée du projet, sont des propositions du permis de construire acquises dans l’esprit des initiateurs du projet.

Les conséquences dégradantes du site seraient d’une ampleur considérable à bien des égards, et en particulier : d’une part, pour l’image connue et reconnue mondialement de cette place historique, et : d’autre part, pour l’avenir incertain de ce petit village en profonde dévitalisation, « Un village étriqué et blotti au fonds d’une profonde vallée »  comme décrit par Jacques CAMBRY en 1798. dans son célèbre ouvrage « Voyage dans le Finistère ».

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Si ce projet de nouveau musée voit le jour, que restera-t-il de la mémoire et de la structure historique de cette célèbre minuscule Grand’Place protégée par une ZPPAU ?

QUE VONT DEVENIR :

 - Ses érables plantés par Julia Guillou ?

   (Seules traces vivantes de l’Hôtel Julia)

- Son arbre de la liberté ?

- Ses fonctions vitales pour la cohésion sociale et identitaire entre ses  habitants ?

- Sa fonction de lieu de rencontre privilégié pour sa population ?

- Son traditionnel et au moins tricentenaire marché du mardi ?

- Ses indispensables stationnements publics ?

- Son rôle de retournement pour les véhicules ? : rôle vital pour la ville 

- Sans oublier la mémoire de son extraordinaire passé !

Si le projet est mené à son terme, toutes ces fonctions exploseront lors des aménagements déstructurants de ce qu’il convient de définir comme la substance vitale et sociétale du Cœur de ce petit village déjà fortement en perdition.

.

Nos conclusions aux griefs n° 1 et 2  ………………….……………

 

Toutes ces considérations nous mènent à demander au Tribunal Administratif d’annuler le permis de construire délivré le 19/11/2012 et plus précisément pour le manquement à l’obligation de création de places de stationnement prévue au paragraphe 1 de l’article UH 12 du PLU.

Subsidiairement, nous demandons également au Tribunal de considérer la deuxième demande de permis de construire déposée par M. BEAUDOUX (SAFI) le 02/08/2012  comme une manœuvre frauduleuse et d’en tirer toutes les conséquences en annulant le permis de construire tacite sous-jacent qui y serait attaché afin de le rendre inopérant.

A suivre demain ...

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