"Voyage dans le Finistère" page 1/5

Publié le par chercheur d'histoires

"Voyage dans le Finistère" page 1/5

"Voyage dans le Finistère" est le titre d'un voyage effectué en 1794 et 1795, par Jacques CAMBRY,

Un ouvrage publié pour la première fois en l'an VII de la République.

Je vous propose de prendre connaissance du long paragraphe que l'auteur a réservé à Pont-Aven.

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Pont-Aven :

         La commune de ce nom est à cinq quarts de lieues dans les terres. Ce petit port de mer est le séjour le plus capricieux, si je puis employer cette expression italienne. Il est placé dans l’eau, sur des rochers, aux pieds de deux monts élevés, sur lesquels sont semés d’énormes blocs arrondis, de granit, qui semblent prêts à se détacher : ils servent de pignons à des chaumières, des murs, à de petits courtils.

         Ces blocs, descendus des montagnes, gênent le cours de la rivière, qui bondit contre tant d’obstacles. Des moulins, placés sur les rives, s’en sont servi comme d’appui, pour y placer l’essieu de leurs rouages : des ponts de bois les réunissent ; les coteaux d’alentour sont habités, boisés, et d’un aspect extraordinaire, singulièrement variés ; le bruit des eaux, le bruit de vingt cascades étourdissent le voyageur, comme les moulins à foulon de Dom Quichotte, comme les chutes d’eau de la Suisse et de la Savoie.

         Des bâtimens de cinquante à soixante-dix tonneaux peuvent se rendre tout chargés, jusqu’à l’espèce de quai, pratiqué par les habitans, qu’il seroit très utile de réparer, de continuer jusqu’à l’Islot, sur une distance de deux cents toises. Des bâtimens de cent-cinquante tonneaux pourroient alors se charger à Pont-Aven.

         Je n’ai rien vu de brisé, de rompu, de cahoteux, comme la rue qui conduit au quai : elle est placée sur des rochers, dont les blocs inégaux font faire aux roues , des chutes de dix-huit pouces ; sans les efforts des hommes qui les conduisent, jamais les animaux ne pourroient faire franchir à des voitures, même à vide, des pas si dangereux.

         Les bâtimens de sept cents tonneaux peuvent, à vide, mouiller à l’embouchure de la rivière de Pont-Aven. Cette rade est foraine, mais assez close pour qu’ils soient en sûreté.

--- Suite demain ----------------------------------------------------------------------------------------------------------

La photo du jour :

La Place au beurre et aux œufs en fin du XIXe 

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